Dans une lettre adressée au chef de l’Etat, Rémi Amoussou AGOSSOU, un Béninois résident au Burkina-Faso s’est prononcé sur le terrorisme qui frappe le Nord du Bénin depuis quelques temps. Selon lui, cette situation est
préoccupante et il faut agir au plus pressé. C’est pourquoi s’appuyant sur l’exemple du Burkina-Faso, il a proposé à l’État pour une meilleure lutte le recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) dans les zones identifiées comme à risque.
Lire ci-dessous l’intégralité de sa lettre.
▶️ LETTRE OUVERTE AU CHEF DE L’ÉTAT
Objet : Contribution à la lutte contre le terrorisme
Excellence Monsieur le Président de la République,
Cher Papa,
En ce début de l’année, je voudrais sacrifier à la tradition en vous souhaitant mes vœux de santé, de bonheur, de succès et surtout de paix profonde tout au long de cette année dite charnière.
En effet, le Bénin, notre pays, connaîtra pour la première fois depuis 1990, les élections générales en 2026, fruit de votre vision du système partisan rénové à l’aune des défis politiques contemporains.
Avant véritablement de rentrer dans le vif du sujet, permettez-moi de vous dire, sans aucune hypocrisie, combien est grande mon admiration et totale ma fierté d’être un Béninois au regard des nombreux chantiers ouverts ci et là, et ce dans tous les secteurs. Grâce à vous et aux différents Programmes d’actions de votre Gouvernement, le Bénin a connu des progrès. Du volet social aux réformes structurelles économiques assez audacieuses ayant rendu l’économie béninoise plus performante et solide sans occulter les performances infrastructurelles ainsi que les avancées industrielles, la valorisation de notre riche patrimoine culturel et cultuel, le Bénin affiche désormais une résilience qui fait notre fierté au delà de nos frontières.
Pour preuve, je voudrais revenir sur quelques extraits de votre dernier message sur l’État de la Nation qui illustrent mieux cette bonne sensation d’être BÉNINOIS sous votre égide.
Je veux citer :
《….au-delà des personnes physiques, le numérique et la digitalisation impactent aussi nos micro, petites et moyennes entreprises autant que les grandes entreprises.
Il leur permet d’accomplir de nombreuses diligences en ligne, de faire des économies d’échelle et de développer des services nouveaux.
Mieux, nous avons mis en place l’Agence de développement des petites et moyennes entreprises qui, fonctionnant comme un guichet unique de toutes les interventions de l’État à leur profit, sera pour elles un acteur clé de leur développement.
Notre attention à leur égard se justifie d’autant que l’essentiel de notre tissu économique est fait de PME.
Qu’elles soient formelles ou informelles, ce sont elles qui créent l’essentiel de notre richesse nationale dont nous veillons à gérer les ressources versées à l’État avec beaucoup de rigueur et de transparence.
Les reconnaissances internationales en la matière ne manquent d’ailleurs pas comme tout le monde le sait de plus en plus.
Ainsi, sur les enjeux globaux tels que le développement durable et la transparence fiscale, le Bénin est classé premier en Afrique et parmi les meilleures nations au niveau mondial.
En effet, en juin 2023, l’Organisation des Nations Unies a classé notre pays 1er en Afrique et 5ème dans le monde pour l’indice qui mesure la capacité des États à générer des solutions pour le développement durable et à respecter leurs engagements.
Plus récemment, le Conseil sur les politiques économiques et l’Institut allemand pour le développement et la durabilité ont classé le Bénin au 8ème rang mondial, et premier en Afrique, en termes de transparence des dépenses fiscales des pays.
Par ailleurs, nos partenaires traditionnels internationaux continuent de nous manifester une confiance soutenue.
Ainsi, le FMI a ainsi plébiscité les efforts du Bénin, qui est devenu le deuxième pays à bénéficier de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité, avec un accès à 120 % de sa quote-part.
Quant à la Banque Mondiale, elle contribue à révéler l’excellence de nos performances à travers son indice relatif à l’évaluation des politiques et des institutions, lequel nous classe encore premier en Afrique de l’Ouest et en ce qui concerne plus spécifiquement le volet Politique économique, premier dans toute l’Afrique.
Quant aux agences de notation internationales les plus réputées, elles n’ont de cesse de reconnaître la résilience de l’économie béninoise et la vaillance des Béninois.
En octobre 2023, Standard & Poor’s a maintenu la notation de B+ du pays et révisé favorablement la perspective associée, passant de Stable à Positive. Cette décision remarquable dans le contexte actuel d’instabilités internationales croissantes, place le Bénin comme le seul pays d’Afrique disposant d’une perspective Positive avec cette Agence.》
Fin de citation.
Une fois encore merci cher Papa pour tout.
A présent, je me retourne vers les secteurs où nous devons nous battre ensemble avec les autres pour relever efficacement et promptement les nouveaux défis qui s’imposent à nous. C’est le cas des nouveaux défis sécuritaires dont la problématique est au centre de ma lettre.
Cher Président,
En effet, le terrorisme et l’extrémisme violent frappent à nos portes depuis quelques années et ne laissent personne indifférent surtout dans notre région septentrionale.
S’il est vrai que le Bénin, grâce à vous et à nos forces de défense, s’efforce à quadriller son territoire et empêcher les assauts des terroristes, il reste du chemin à poucourir à ce niveau.
C’est pourquoi dans l’unité et une synergie d’actions, nous devons agir utilement. Au Burkina-Faso où je réside par exemple, depuis quelques temps, l’État a procédé au recrutement des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) dans les zones identifiées comme à risque. Ce sont en effet des filles et fils du terroir qui sont prêts à défendre leur propre territoire. Ils sont recrutés, formés et travaillent en lien étroit avec les Forces de défense et de sécurité (FDS). Ils sont également armés pour défendre les populations. Ainsi depuis quelques mois cette méthode a permis au Burkina-Faso d’assurer relativement la libre circulation à ses populations.
Au Bénin, ces VDP pourraient être adaptés à nos réalités et conçus avec notre génie pour contribuer à une lutte efficace contre le terrorisme.
Tel est l’objet de ma lettre, Monsieur le Président de la République.
C’est sur ces mots que je voudrais Monsieur le Président de la République une fois, vous réitérer ma profonde gratitude. Rémi AMOUSSOU AGOSSOU, Béninois résident au Burkina-Faso