
Aliénation du patrimoine de la communauté musulmane de Porto-Novo: Premier épisode du dernier combat de Feu Imam Assifatou AMOUSSA MOHAMED, c’est le theme de la tribune rendue publique par: El Affisse MOREIRA et Kamal Dine TIDJANI deux members de la communauté musulmane de Porto-Novo. Ces derniers dans la tribune révèle l’un des derniers combats de l’imam défunt Assifatou AMOUSSA MOHAMED qui s’est opposé à l’accaparement du patrimoine de la communauté que constitue la mosquée centrale par une association. Les deux membres de la communauté musulmane de Porto-Novo s’insurgent aussi conre l’investiture brutale d’un nouvel imam considérée comme une atteinte à la mémoire du prédécesseuret une campagne de profanation de la dignité, de l’œuvre et du parcours de l’imam Assifatou AMOUSSA MOHAMED s’est mise en branle pour salir sa reputation. Enfin, eux qui l’ont connu et admiré se disent déterminés à defender sa dignité, à honorer sa mémoire et à lui rendre les hommages dus à son rang.
LIRE LA TRIBUNE ALIÉNATION DU PATRIMOINE DE LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE DE PORTO-NOVO: Premier épisode du dernier combat de Feu Imam Assifatou AMOUSSA MOHAMED
Par: El Affisse MOREIRA et Kamal Dine TIDJANI
L’annonce du rappel à Allah de l’imam central de la ville de Porto-Novo, au petit matin du mercredi 19 mars 2025, a plongé la ville dans l’émoi au regard de ce que fut son parcours au service de l’islam et des valeurs de tolérance et de cohabitation pacifique qu’il a toujours incarnées. Pour ses proches, il s’en est allé au moment où il était devenu la cible d’une composante bien connue de l’establishment de la communauté musulmane. Il a vécu ces manœuvres comme une persécution. Il a tenté de réagir au dernier coup de poignard en menant dans la dignité un dernier combat contre l’appropriation du bâtiment de la mosquée centrale par une association.Nous vous livrons ici le premier épisode. Dans une correspondance en date du 12 mars 2025 et reçue au secrétariat de l’Union islamique du Bénin le 17 mars 2025, l’imam défunt a saisi le président de l’instance faîtière de l’islam aux fins de solliciter son intervention diligente pour préserver par tous les moyens légaux l’intégrité du bâtiment de la mosquée centrale de Porto-Novo qui a fait l’objet d’une tentative d’appropriation. Le fait déclencheur de cette prise de conscience fut le message et la lettre de cette plaque implantée quelque part sous les escaliers sur laquelle on peut lire ce qui suit : « Cette mosquée est la propriété exclusive de la communauté musulmane de Porto-Novo, représentée par le Conseil de la communauté musulmane de Porto-Novo (CCMP). Elle a été construite en 2013 par Son Excellence le patriarche Karim da SILVA, élevé à la dignité de KAMAR DEEN II (Étoile de l’Islam) et intronisé le 03 mai 1982 par l’IMAM Moudjadjid DAMALA ». Le temps de l’affliction passé, nous voilà face au devoir de défendre la mémoire de celui qui a cumulé 21 ans d’imamat en tant qu’intérimaire de son maître (8 ans) et officiant titulaire de la charge d’imam principal de la mosquée centrale (13 ans), de président de l’union islamique du Bénin (2017-2022). La communauté musulmane du Bénin, les autorités politico-administratives de notre pays ainsi que l’opinion publique nationale méritent d’être clarifiées sur les enjeux de cette aliénation du bâtiment de la mosquée centrale au profit d’une association.
«De l’assaut du CCMP contre l’expression des diversités»
C’est d’abord la notion de propriété exclusive qui interpelle la conscience collective. Le CCMP a été déclaré dans le Journal officiel du 1ᵉʳ mars 2020 comme association sous le numéro 2019/N°182/MISP/DC/SGM/DAIC/SC/SA. Dans l’hypothèse que la mosquée centrale de Porto-Novo est sa propriété exclusive, cela suppose que les membres de cette association peuvent en jouir et en disposer de la la manière la plus absolue, qu’ils détiennent les attributs essentiels du droit de propriété qui permettent au propriétaire d’exercer une emprise matérielle sur le bien, d’en tirer un bénéfice physique direct et d’en exclure les tiers, qu’ils peuvent restreindre l’accès et l’exploitation à titre social et religieux à toutes les autres associations et à tous les fidèles musulmans qui en formulent la demande sans l’obligation de se justifier. L’élan sectaire que prend l’emprise de cette association porte à croire qu’elle n’est pas en mesure de concevoir ou de supporter l’expression de la diversité au sein de la communauté musulmane de Porto-Novo.C’est pour dénoncer l’assaut du CCMP contre les autres entités et composantes de notre communauté que la question doit être tranchée.Ensuite, le schéma que nous dresse le texte cité plus haut est surréaliste parce qu’il indique que celui qui a construit le bâtiment a reversé la propriété dans le patrimoine de l’association bénéficiaire. Les protagonistes veulent faire croire que le mode d’accès à la propriété est la donation, en ce sens que celui qui a construit le bâtiment peut en disposer comme il l’entend. Sauf qu’il reste à ce dernier de rapporter les preuves de ce que le domaine sur lequel il a érigé le bâtiment en question relève de sa propriété privée. Jusqu’à preuve du contraire, ce qui est indiscutable, le domaine en question est le patrimoine de la communauté, à l’instar des places «idi» à Attakè et à Agbokou, pour ne citer que ces exemples. Enfin, sauf exhibition de preuves contraires, personne ne peut faire croire aux musulmans de Porto-Novo que le domaine relève de sa propriété privée, puisqu’il n’était point un site non bâti. Le bâtiment qui faisait office de mosquée avait été démoli pour laisser place à une nouvelle construction.
«De la crédibilité de l’UIB dans la gestion des Affaires religieuses à Porto-Novo»
Le CCMP a été déclaré dans le Journal officiel du 1ᵉʳ mars 2020 comme association sous le numéro 2019/N°182/MISP/DC/SGM/DAIC/SC/SA. Au nombre des principaux représentants du CCMP figure feu Imam Assifatou AMOUSSA MOHAMED en qualité de vice-président. Cette position ne l’a pas empêché de tirer la sonnette d’alarme en rappelant à l’UIB son devoir de vigilance et de protection du patrimoine de l’islam et des communautés musulmanes dans notre pays. Une semaine avant son départ, il a manifesté son ultime attachement au consensus et à l’idée de l’unicité de commandement des affaires islamiques au Bénin. Dans la continuité de l’œuvre du maitre, les auteurs de cette tribune s’adressent à toutes les composantes de la communauté musulmane en leur demandant d’unir leurs efforts pour faire face à ce qu’ils considèrent comme une campagne de liquidation du patrimoine au profit des tiers et de leurs ayants droit.
«De la défense de la mémoire de l’imam défunt»
Au moment où les musulmans de Porto-Novo sont vent debout contre l’investiture brutale d’un nouvel imam qu’ils considèrent d’ailleurs comme une atteinte à la mémoire du prédécesseur, une campagne de profanation de la dignité, de l’œuvre et du parcours de l’imam Assifatou AMOUSSA MOHAMED s’est mise en branle pour salir sa réputation et le faire passer pour un excitateur et un inspirateur des mouvements hostiles aux pouvoirs publics à travers ses sermons hebdomadaires. Cette ruse ne vise qu’à plaire aux autorités politiques dans le but de s’attirer leur sympathie et d’espérer gagner le bras de fer engagé par les forces vives éclairées contre une minorité d’acteurs aux pratiques autocratiques contraires aux préceptes de l’Islam et à la moralité humaine. Avec minutie, la chap de plomb qui s’impose sur la gestion des affaires islamiques doit être brisée parce qu’elle incarne une autorité étouffante qui maintient en sujétion et en servitude. En réponse à cette campagne sordide, l’honneur et la dignité de feu Imam Assifatou AMOUSSA MOHAMED seront défendus par ceux qui l’ont connu et admiré et qui sont déterminés à lui rendre les hommages dus à son rang.