
Les députés de la Commission des finances et des échanges ainsi que des cadres de l’Assemblée nationale planchent depuis mercredi sur le Rapport d’exécution (RAPEX) du budget général de l’État au 30 juin 2025. Cet atelier de trois jours, qui se tient à Grand-Popo, a été ouvert par le député Basile AHOSSI, 2e vice-président de l’Assemblée nationale, représentant le président Louis VLAVONOU.Organisée par l’Unité d’analyse, de contrôle et d’évaluation du budget de l’État (UNACEB) avec l’appui de la coopération allemande GIZ, cette session de travail vise à outiller les parlementaires pour un contrôle plus efficace de l’action gouvernementale.

Un outil stratégique au-delà des chiffres
Dans son discours de bienvenue, le député Gérard GBÉNONCHI, président de la Commission des finances et des échanges, a souligné la portée de cet exercice. « L’examen de ce rapport d’exécution revêt une importance capitale dans le cycle de gestion des finances publiques. Ce document n’est pas qu’un simple état chiffré des recettes et des dépenses : il constitue un outil stratégique d’analyse, d’anticipation et de pilotage », a-t-il affirmé.Le président de la Commission a également salué le leadership du président VLAVONOU et remercié la GIZ pour son « appui continu et structurant » dans le renforcement des capacités parlementaires. Les experts de la Cour des comptes et du cabinet GOPA, également associés à ces travaux, ont été remerciés pour leur contribution.
Un engagement envers la transparence internationale
Représentant la GIZ, M. Nils VÖSGEN, coordonnateur technique du projet REFORME, a inscrit cet atelier dans une dynamique plus large. « Cet effort conjoint reflète un partenariat renforcé, né de la signature de l’accord de coopération entre la Cour des comptes et l’Assemblée nationale plus tôt cette année », a-t-il relevé.Le responsable allemand a rappelé que le contrôle budgétaire constitue également un engagement international du Bénin, notamment dans le cadre de l’Indice du Budget Ouvert (IBO), dont la prochaine édition sera publiée en 2026. « Continuez ce travail essentiel, au service de la redevabilité publique, pour le reste de ce mandat parlementaire et au-delà », a-t-il exhorté les députés.

Une pratique ancrée dans les directives de l’UEMOA
Prononçant le discours d’ouverture, le 2e vice-président Basile AHOSSI a retracé la genèse de ces rapports d’exécution budgétaire.« Depuis l’entrée en vigueur des directives de l’UEMOA relatives au nouveau cadre harmonisé des finances publiques, notre pays s’est engagé résolument dans la voie de la transparence et de la reddition des comptes », a-t-il rappelé.Conformément à l’article 93 de la loi organique n° 2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances, l’examen de ces rapports est désormais une pratique établie au sein de l’Assemblée nationale béninoise.
Des objectifs clairement définis
Le president AHOSSI a précisé les attentes de cet atelier : « Ces échanges permettront de renforcer l’accompagnement des députés et des cadres parlementaires dans l’analyse des principaux agrégats de la loi de finances, d’outiller les députés pour la formulation d’avis pertinents au gouvernement sur l’exécution budgétaire et physique des programmes, et d’identifier les suites possibles en matière d’actions de contrôle parlementaire. »
Le 2e vice-président a également salué l’appui de la GIZ : « Votre accompagnement constant, tant sur le plan technique que financier, contribue largement à l’amélioration de nos capacités institutionnelles et au renforcement de la bonne gouvernance.
»Un programme dense sur trois jours
Les travaux s’articuleront autour de trois communications majeures : la présentation et l’analyse de la situation économique au 30 juin 2025, l’examen des résultats de l’exécution du budget et des opérations de trésorerie à la même date, et l’analyse de l’exécution financière selon les politiques publiques au premier semestre 2025.Ces assises préparatoires permettront aux députés d’affûter leurs outils d’analyse avant l’examen formel du RAPEX en commission.
Max Gaspard ADJAMOSSI
