PRÉSIDENTIELLE DE 2026 : Le Bénin à l’heure des grands choix politiques

À moins d’un an de l’élection présidentielle de 2026, les grandes manœuvres ont déjà commencé dans les états-majors politiques du Bénin. Ce scrutin revêt un caractère exceptionnel à bien des égards: départ du président Patrice TALON, quête d’un leadership nouveau, recomposition des forces en présence, et attentes fortes de la société civile. Analyse des enjeux majeurs qui rythmeront cette course au fauteuil présidentiel.

Une succession à haut risque dans le camp présidentiel

Le président Patrice TALON, au terme de son second et dernier mandat, ne sera pas candidat. C’est donc un tournant stratégique pour la mouvance présidentielle qui doit désormais désigner un successeur capable de porter l’héritage du « Nouveau Départ », tout en projetant une vision pour l’après-TALON.

Des figures inconstestables peinent à émerger dans le camp présidentiel

Entre ambitions personnelles et quête de consensus, l’unité au sein des partis du pouvoir Union Progressiste le Renouveau , le Bloc Républicain et les partis satellite sera cruciale pour éviter des fissures internes. La bataille de la succession s’annonce donc autant politique qu’idéologique.

L’opposition entre dispersion et stratégie d’unité

Face au pouvoir, l’opposition peine encore à définir une feuille de route commune. Les Démocrates, principale force d’opposition, espèrent incarner l’alternance après leur percée aux législatives de 2023. Toutefois, la menace d’une dispersion des candidatures plane: plusieurs ténors nourrissent des ambitions présidentielles.L’enjeu est de taille: réussir à fédérer les forces critiques autour d’un candidat unique, capable de séduire au-delà du noyau dur de l’opposition, notamment dans les cercles urbains et chez les jeunes électeurs.

Le parrainage, un verrou institutionnel toujours en place

Autre point d’attention majeur: le système de parrainage imposé aux candidats, qui exige d’obtenir le soutien d’au moins 28 parrainages d’élus (séputés et/ou maires) provenant d’au moins quinze circonscriptions électorales legislatives recuellis sur des formulairesnominatifs de parrainages delivers par la Commission Électorale Nationale Autonome. En 2021, le dispositif de parrainag avait pratiquement exclu les figures de l’opposition de la course. En l’absence de réforme, ce verrou pourrait encore restreindre la compétition électorale.Pour l’opposition comme pour la société civile, la question du parrainage est perçue comme un test de sincérité démocratique du régime. Plusieurs voix appellent à un assouplissement, sans qu’aucune modification légale ne soit pour l’instant annoncée.

Les jeunes et la société civile, arbitres silencieux du scrutin

Avec une population à plus de 60 % âgée de moins de 35 ans, le vote des jeunes pourrait être déterminant.Nombreux sont ceux qui, désabusés par le fonctionnement traditionnel des partis, aspirent à une offre politique nouvelle, plus proche de leurs réalités quotidiennes (emploi, éducation, innovation, transition écologique…).De leur côté, les organisations de la société civile se mobilisent déjà pour assurer une meilleure transparence du processus électoral.Observateurs, plateformes citoyennes, think tanks : ils entendent jouer un rôle actif dans la veille démocratique et la mobilisation contre l’abstention.

Maintenir la paix et l’exemplarité démocratique

Les tensions préélectorales observées lors des précédents scrutins ont laissé des traces dans la mémoire collective. Pour 2026, la priorité est de garantir un scrutin apaisé, transparent et inclusif. Le Bénin, souvent cité comme modèle démocratique dans la sous-région, devra se montrer à la hauteur de cette réputation.Des partenaires internationaux comme la CEDEAO, l’Union africaine ou l’Organisation Internationale de la Francophonie pourraient jouer un rôle d’accompagnement et de médiation en cas de crispation.

Une présidentielle aux multiples inconnues

À ce stade, peu de certitudes entourent la présidentielle de 2026. Ni sur les candidats, ni sur les rapports de force définitifs. Une chose est sûre: cette élection constitue une charnière politique pour le Bénin, entre consolidation démocratique et nécessité de renouvellement.Le pays entre ainsi dans une phase décisive, où chaque camp devra faire preuve de stratégie, de responsabilité et d’écoute du peuple. Le compte à rebours est lancé.

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