



Le groupe de recherche et d’action pour le bien-être au Bénin (GRABE-BENIN) et le consortium »Aires et patrimoines autochtones et communautaires au Bénin » en abrégé APAC Bénin ont choisi le cadre d’un déjeuner de presse organisé le mercredi 30 juillet 2025 au centre de connaissances partagées graine future de GRABE-BENIN à Avrankou Kotan pour tirer la sonnette d’alarme sur les menaces qui pèsent sur les forêts sacrées et la biodiversité au Bénin.
Dans son mot introductif, le président de GRABE-BENIN, un acteur du consortium APAC, Dah Atawé Akoyi Appolinaire OUSSOU-LIO a indiqué qu’il s’agit pour les ONGs et associations engagées dans la lutte pour la préservation du patrimoine culturel et la sauvegarde de l’écosystème traditionnel de mobiliser un soutien accru autour des actions de protection durable des aires et patrimoines autochtones. Au nombre des menaces qui pèsent sur les forêts sacrées, il y a leur destruction pour la construction des maisons, l’expansion de l’agriculture , la coupe des bois pour chauffage, la menuiserie, la commercialisation des ressources forestières, les perceptions sataniques de certaines religions au sujet des forêts et sites sacrés. De 2001 à 2022, le Bénin a perdu plus de 44000 hectares de son couvert forestier. C’est pourquoi les différents membres du consortium APAC Bénin ont engagé des initiatives pour arrêter la saignée. Parmi ces initiatives, on peut citer la participation de GRABE-BENIN en 2001, à la mise en œuvre du projet d’intégration des forêts sacrées dans le système des aires protégées.
Ce projet a permis la reconnaissance et l’intégration des forêts sacrées dans le système national des aires protégées, la reconnaissance de l’importance écologique, culturelle et religieuse des forêts et leur contribution à l’amélioration des conditions de vie des communautés et peuples autochtones du Bénin. Ce projet a conduit à la prise par le gouvernement d’un arrêté interministériel en novembre 2012 qui fixe les conditions de gestion durable des forêts sacrées au Bénin. Le gouvernement a aussi procédé à l’élaboration des plans d’aménagement et de gestion simplifié des forêts sacrées et la mise en place des instances de gestion de même que l’intégration de certaines forêts dans le système national des aires protégées. De façon plus particulière encore, GRABE-BENIN ONG a mis en place depuis 2017, l’association nationale des gardiens traditionnels des aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire dont elle assure le secrétariat permanent. APaC Bénin procède depuis sa naissance à la vulgarisation de l’arrêté n°0121 de 2012, l’élaboration du répertoire des aires et territoires protégés et leur actualisation régulière, le reboisement des forêts sacrées, des plaidoyers auprès des Conseils communaux pour la prise des arrêtés de reconnaissance officielle des forêts sacrées dans différentes communes du Bénin telles que Lokossa, Avrankou, Bembèrèkè, Dangbo, Djidja, Bonou, la mise en place et l’entretien des cellules communales de surveillance et de préservation des écosystèmes locaux, l’éducation environnementale Mais en dépit de ces diverses actions, on assiste à une recrudescence des actes de destruction des forêts sacrées. L’enjeu est donc encore de taille.
C’est dans cet esprit que Dah DEGNON Zounoukon, SINADOUWIROU Soulémane AGBON’GO et Boutou TANHOUNNON ont partagé leurs difficultés avec la presse et l’opinion nationale et attiré l’attention du gouvernement sur la violation des textes en faveur de la protection des écosystèmes locaux au Bénin. Pour ces différents acteurs, le gouvernement et les mairies doivent veiller à l’application stricte des textes, mettre en place des stratégies et des moyens efficaces de surveillance, de protection en donnant aux communautés environnantes des moyens pour la préservation et accompagner efficacement des associations qui exercent dans ce domaine. APAC Bénin a enfin lancé un appel aux organisations, gardiens des traditions, dignitaires, conservateurs qu’elle invite à mener ce combat pour les générations actuelles et futures. Tout en remerciant le PNUD, elle a aussi lancé un appel aux partenaires pour le renforcement de ses actions et pour l’atteinte efficiente de ses objectifs.
Achille OUSSOU