Invité de l’émission « De vous à nous » diffusée ce dimanche 22 juin 2025 sur Peace FM, le maire de Porto-Novo, Charlemagne YANKOTY, a livré une analyse lucide de sa gestion municipale. Entre avancées notables et défis persistants, il a évoqué les réformes en cours, la situation financière de la ville et l’avenir politique de son parti, l’Union Progressiste Républicaine (UPR).Porto-Novo en pleine transformation
D’entrée de jeu, le maire a affirmé avec assurance: « Porto-Novo va bien ». Il a mis en avant les progrès réalisés grâce à des investissements importants dans la santé, l’éducation et les infrastructures. Parmi les projets majeurs annoncés figure la construction prochaine d’un Hôtel de Ville moderne, financé par l’État. Cette infrastructure vise à doter la capitale d’un siège administratif digne de son rang.Charlemagne YANKOTY a également salué les efforts de médiation entrepris par la municipalité pour apaiser des tensions communautaires, notamment au sein de la communauté musulmane et autour du club Dragons de l’Ouémé. Ces démarches, selon lui, ont favorisé la cohésion sociale et redonné du souffle à la vie culturelle locale.
Des finances locales fragilisées
Malgré cette dynamique, le maire n’a pas occulté les difficultés budgétaires.La centralisation de certains services (état civil, foncier) a réduit les marges de manœuvre des communes. Les ressources issues du Fonds d’Aide au Développement des Communes (FADeC) sont précieuses, mais le classement de Porto-Novo à la 23e place en termes de consommation des fonds en 2023 suscite des interrogations.À ce sujet, il relativise : « Ce rang ne reflète pas un manque de performance, mais plutôt des lenteurs administratives », notamment liées aux contrôles financiers et à la passation des marchés. Il salue néanmoins le travail des équipes municipales qui ont su maintenir une exécution budgétaire globalement satisfaisante.
Réformes de la décentralisation: une adhésion critique
Charlemagne YANKOTY s’est dit favorable aux réformes de la décentralisation, notamment au recrutement de secrétaires exécutifs sur une base technique.Pour lui, cela renforce la professionnalisation de la gestion locale. Toutefois, il pointe un déséquilibre entre la technocratie introduite et l’autonomie des élus locaux, appelant à un ajustement du cadre légal pour mieux répondre aux réalités du terrain.Il rappelle que ces réformes visaient à dépolitiser les communes et à renforcer l’efficacité des actions des conseils municipaux, souvent éclipsées par les projets structurants de l’État.Un dialogue renforcé avec le pouvoir centralLe maire a salué l’organisation du séminaire national du 13 juin dernier, qui a réuni le Président de la République et les maires. Il qualifie cette rencontre de « moment inédit » et y voit le début d’un dialogue structuré et régulier entre le gouvernement central et les collectivités locales.
L’Union Progressiste le Renouveau face à ses contradictions
Sur le plan politique,Charlemagne YANKOTY s’est exprimé avec franchise sur les tensions internes à l’UP le Renouveau.Profondément attaché à son parti, il dit regretter les divisions croissantes à l’approche des élections générales de 2026 et appelle à un retour aux fondamentaux: loyauté, éthique et engagement envers l’intérêt général.
Cap sur l’unité et la relance
Malgré les incertitudes, le maire reste confiant dans la capacité de l’UP le Renouveau à se réorganiser.Il appelle à la remobilisation des militants à la base et croit fermement qu’une unité durable est encore possible