La désignation ce mercredi 2 otobre de Paul HOUNKPÈ comme candidat du parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) à l’élection présidentielle de 2026 suscite de vives réactions dans le landernau politique béninois.En cause: le positionnement du secrétaire exécutif de la FCBE Paul HOUNKPÈ qui tout en se réclamant de l’opposition, a récemment signé des accords de gouvernance et de législature avec les partis de la majorité présidentielle.
Des revirements qui font débat
Comment peut-on être opposant au pouvoir et allié du pouvoir aujourd’hui? C’est la question que se posent de nombreux observateurs de la scène politique béninoise face à la candidature de Paul HOUNKPÈ.
Le leader du FCBE, qui a annoncé à grands renforts de publicité une collaboration avec les partis au pouvoir dans le cadre d’accords formels de gouvernance, tente aujourd’hui de se repositionner dans le camp de l’opposition en se faisant passer pour un candidat de l’opposition à moins d’un an de la présidentielle.Ces changements de cap interviennent à un moment stratégique de la vie politique nationale, alors que les jeux commencent à se dessiner pour les échéances électorales de 2026. Pour certains analystes politiques, ces revirements traduisent davantage un calcul électoral qu’autre chose.
Des accords qui compliquent le discours
Les accords de gouvernance et de législature signés entre le FCBE et les partis de la majorité présidentielle Union Progressiste le Renouveau et Bloc Républicain constituent un handicap majeur pour la crédibilité de Paul HOUNKPÈ dans sa posture d’opposant.Ce sont d’ailleurs ces accords qui lui permettront de trouver le nombre de parrainage nécessaire pour remplir l’une des conditions pour voir son dossier de candidature validé par les structures en charge de l’organisation et de la gestion des elections. »On ne peut pas signer des accords de gouvernance avec les partis au pouvoir et se donner au lendemain une posture d’opposant crédible », estime un cadre de l’opposition traditionnelle qui a requis l’anonymat. »C’est une forme d’imposture politique qui ne trompe personne »,ajoute-t-il.
L’opposition traditionnelle sceptique
Du côté de l’opposition incarnée par le parti ‘ Les Démocrates’, l’annonce de la candidature de Paul HOUNKPÈ est accueillie avec scepticisme et ironie.Plusieurs acteurs politiques contestent la légitimité du secrétaire de la FCBE à incarner une alternative au pouvoir en place, compte tenu de son parcours récent.La question de la cohérence politique est au cœur des critiques. Comment expliquer aux électeurs cette volte-face sans entamer davantage la confiance déjà fragile des citoyens envers la classe politique? .Paul HOUNKPÈ devra apporter des réponses claires s’il veut convaincre au-delà de son électorat traditionnel.
Le défi de la crédibilité
Pour réussir son pari, le candidat du FCBE devra fournir un important travail de clarification. Il lui faudra justifier de manière convaincante les raisons de rapprochement avec la majorité présidentielle et démontrer que sa candidature ne relève pas d’un simple opportunisme électoral.Les prochaines semaines seront cruciales pour Paul HOUNKPÈ. Sa capacité à proposer un projet politique alternatif cohérent et à expliquer son changement de positionnement déterminera la crédibilité de sa candidature aux yeux de l’électorat béninois.
Vers une recomposition du paysage politique ?
Cette candidature pourrait toutefois participer à une recomposition du paysage politique béninois à l’approche de la présidentielle 2026.Si Paul HOUNKPÈ parvient à convaincre de la sincérité de sa démarche, il pourrait représenter une troisième voie entre la majorité présidentielle et l’opposition traditionnelle.Mais le chemin s’annonce semé d’embûches.Entre méfiance de l’opposition historique, accusations d’opportunisme et nécessité de justifier ses revirements, le président du FCBE devra démontrer qu’il est plus qu’un simple transfuge en quête de positionnement électoral. L’électorat béninois, de plus en plus exigeant et lucide face aux stratégies politiciennes, aura le dernier mot en 2026. D’ici là, Paul HOUNKPÈ devra convaincre que sa candidature sous la bannière de l’opposition n’est pas une imposture, mais bien l’expression d’une conviction politique assumée.
Max Gaspard ADJAMOSSI