ASSEMBLÉE NATIONALE : Les députés débattent des orientations budgétaires du Bénin pour 2026

Les députés de la 9ᵉ législature se sont réunis au Palais des Gouverneurs le vendredi 26 juin dernier pour le traditionnel Débat d’Orientation Budgétaire (DOB), conformément à l’article 59 de la loi organique n° 2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances. Cette plénière dirigée par le Président Louis VLAVONOU s’est tenue en présence du ministre d’État chargé de l’économie et des finances, Romuald WADAGNI, qui a exposé les grandes lignes des projections économiques à l’horizon 2028.

Un bilan économique en progression

À travers le rapport de la Commission des finances et des échanges, présidée par le député Gérard GBÉNONCHI, les parlementaires ont été édifiés sur la performance économique et financière du Bénin entre 2022 et 2024. En 2024, les recettes collectées par les régies financières ont atteint 1.895,6 milliards FCFA, soit 14,6 % du PIB, traduisant une croissance soutenue de 26,5 % en trois ans.Côté dépenses, l’accent a été mis sur l’investissement: 2.344,8 milliards FCFA en 2024 contre 1.086,3 milliards en 2016, soit une hausse de 115,9 %. La part des dépenses d’investissement s’est établie à 40,7 % du total, contre 28,1 % en 2016, marquant la volonté du gouvernement d’orienter les finances publiques vers le développement.

Loi de finances 2025: Vers un déficit maîtrisé

Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un budget équilibré à 3.551,0 milliards FCFA, avec un déficit budgétaire ramené à 441,1 milliards FCFA, soit 2,9 % du PIB, en deçà du seuil communautaire de 3,0 %. Cette réduction s’explique par une augmentation attendue des recettes (+11,8 %) supérieure à celle des charges (+10,8 %).

Cap sur 2026-2028: Une vision structurante

À l’horizon 2026-2028, l’État envisage de consolider les acquis du PAG 2021-2026, avec une série de mesures sociales et économiques : extension de la couverture nutritionnelle des 1000 premiers jours dans toutes les communes, renforcement du plateau technique sanitaire, amélioration de la qualité de l’éducation et opérationnalisation de Sèmè-City.Les prévisions financières tablent sur une hausse continue des ressources de l’État: +12,8 % en 2026 et +12,3 % par an en moyenne jusqu’en 2028. Les charges, elles, progresseraient à un rythme maîtrisé de 11,2 % en 2026.

Préoccupations et recommandations des députés

Plusieurs préoccupations ont été soulevées par les parlementaires, touchant des secteurs vitaux : Faible consommation des crédits au niveau des communes, Non-reversement des impôts locaux aux collectivités,Besoin de création d’un département dédié aux relations économiques avec le Nigeria, Mise en valeur des vallées agricoles (Ouémé, Mono, Karimama), Soutien aux artisans, PME et entreprises nationales en sous-traitance, Renforcement des infrastructures routières, éducatives et sanitaires, Extension du programme des cantines scolaires aux zones non couvertes, Réduction du coût des financements octroyés aux PME.

Des recommandations claires au Gouvernement

En réponse aux enjeux soulevés, les députés ont formulé plusieurs recommandations concrètes : Centraliser les lignes budgétaires liées à la maîtrise de l’eau, Réorienter les budgets pour mieux intégrer les exploitants agricoles aux cantines scolaires, Créer de nouvelles zones économiques spéciales selon les spécificités géographiques, Renforcer le suivi-évaluation des politiques publiques, Réduire le coût du crédit aux petites et moyennes entreprises, Étendre et améliorer le programme des cantines scolaires.

Le Débat d’Orientation Budgétaire de cette année aura permis aux représentants du peuple de baliser les contours d’un avenir budgétaire tourné vers la maîtrise, la consolidation et l’impact social. Un dialogue démocratique salutaire qui renforce la cohérence des politiques publiques avec les aspirations des citoyens

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *